Chemins de travers

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Juin 232011
 

J’aime beaucoup cette émission de radio. Je viens de recevoir par courriel l’horaire de cet été:

Prenez les chemins de travers, les dimanches de 21 h 30 à minuit!

26 juin : Le respect et notre vivre-ensemble

 

Depuis que le monde est monde, le concept de respect suscite la réflexion :   respect d’autrui, de soi, respect des droits et de la dignité de chacun, respect de la différence, de la vérité, de la loi;  autant de champs qui interrogent la morale, le droit, la politique, le sentiment du sacré.  Serge Bouchard tente ici avec son invité, Georges Leroux, de poser un regard sur la nécessité existentielle du respect et sa fragilité, ce qui l’asservit et l’aliène, sur ce sentiment indispensable à notre vivre-ensemble, qui peut si aisément se dégrader en dépendance et en soumission.

Le 3 juillet :   Les parcs nationaux du Canada, cent ans d’un parcours sinueux

Parcs Canada fête ses 100 ans!  42 parcs et quatre aires marines de conservation;  ce sont des réservoirs protégés de flore, de faune et de sites préhistoriques qui ont parfois été arrachés aux propriétaires privés, aux Amérindiens et aux Blancs, pour le bien commun.  Que sont ces joyaux inscrits dans l’ADN des Canadiens?

Le 10 juillet :  La ville entre mythe et réalité

Au plus loin que l’on puisse reculer, la ville représente la quintessence de l’établissement humain. Mise en ordre du chaos des groupements spontanés, elle extrait l’homme de la caverne et, que ce soit en mettant en scène les personnes qui y évoluent, ou simplement en procurant un habitat moderne (beau, salubre ou sécuritaire, selon l’époque), elle tend à l’idéal.  Pas étonnant qu’on ait espéré la modeler pour y produire des sociétés meilleures.

Le 17 juillet :   Le thé :  des millénaires de cultures, de territoires et de savoir-faire

Pendant des millénaires, la médecine, l’art, la philosophie, la religion et la symbolique autour du thé évoluent dans de multiples directions.  Son commerce donnera lieu à des guerres, des alliances et des monopoles.  Le thé se conjugue selon les terroirs partout à travers le monde.  Le thé est aujourd’hui la plus importante boisson, après l’eau.

Le 24 juillet :  La toponymie française d’un continent

Depuis que l’Amérique a été découverte par les Européens,  on a donné des noms aux lieux.  Qui a nommé les lieux, comment s’y prenait-on, comment les explique-t-on et encore aujourd’hui, comment se créent les noms des lieux et leur impact sur les sociétés.  Curieux de découvrir ces noms de lieux français à travers toute l’Amérique du Nord?  Soyez au rendez-vous.

Le 31 juillet :   Les Indiens Cris :   qui sont-ils?

Première nation méconnue, les Cris sont originaires des plaines de l’Ouest canadien, où ils vivaient traditionnellement en petits groupes nomades, tirant leur subsistance de la chasse et de la pêche.  Au Québec, ils résidaient dans le secteur de la Baie James.  Entre la traite des fourrures au XVIIe siècle et la présence grandissante du gouvernement fédéral au XXe siècle, et jusqu’aux années 1970 où ils se sont dotés d’une organisation politique structurée, les Cris sont aujourd’hui une force tranquille dans le paysage canadien.

Le 7 août :   Résister

Maintenir intacte la flamme fragile, éphémère de l’existence, tenir, survivre.  Est-ce qu’on résisterait comme on respire : spontanément, par pur réflexe, et parce que la vie est l’ensemble des fonctions qui résistent à la mort?  Ensuite, la variété des manières de résister est telle qu’elle relève d’un libre choix.  Enfin et surtout, vient un moment où il ne s’agit plus seulement de défendre sa vie mais aussi les valeurs sans lesquelles celle-ci n’a plus de sens.

Le 14 août :  La Saskatchewan, berceau du socialisme

La Saskatchewan est une des provinces les plus touchées par la Grande Dépression des années 1930, d’autant plus que la région subit neuf années consécutives de sécheresse.  En juillet 1933, à Regina, naît la Co-operative Commonwealth Federation ou CCF.  Avec un programme manifestement à gauche, ce nouveau parti gagne en popularité et est mené au pouvoir en 1944.  Pendant ces années au pouvoir en Saskatchewan, la CCF fit adopter de nombreuses lois qui visaient à régler les problèmes sociaux et économiques; entre autres, un plan d’assurance-maladie précurseur de Medicare.

Le 21 août :  L’université,  permanence et mutations

À l’heure où une crise profonde secoue l’université, on peut s’interroger sur la nature de sa contribution à une société qui aspire à être démocratique : indépendance de l’institution, formation continue, inégalité ou interdisciplinarité… Doit-on réformer l’université? L’université doit-elle préserver une conception humaniste de l’éducation? Quelle est la fonction de l’université en temps de crise?

Jacques Ellul – Islam et judéo-christianisme

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Fév 082008
 

Jacques Ellul figurait dans les lectures obligées de l’un de mes cours à Concordia dans les années 1970, Propagande. Je me souviens avoir été surpris, m’intéressant au Christianisme une dizaine d’années plus tard, d’apprendre qu’il était aussi théologien protestant.

J’ai encore une fois été surpris de retrouver le même Ellul comme influence manquante pour Guillebaud dont je vous ai parlé récemment ici. À la Bibliothèque nationale, j’ai mis la main sur un excellent petit bouquin qui a été publié il y a trois ans, une dizaine d’années après le décès de Jacques Ellul. Ellul, philosophe, sociologue, théologien, protestant, de la région de Bordeaux, où il s’est converti dans le temps de la deuxième guerre, il a été dans résistance. Homme intéressant dans son parcours.

Dans Islam et judéo-christianismes, Ellul aborde les trois grands «piliers du conformisme» des Chrétiens par rapport aux Musulmans. Trois grandes idées qui sont courante aujourd’hui: les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans sont tous des fils d’Abraham, des monothéistes qui pratiquent une religion du Livre. Il s’efforce de démontrer le contraire.Jacques Ellul dénone ici l’ambiguïté stérile de rapprochements trop rapides entre le christianisme et l’islam

Ce petit livre est fort intéressant et permet de remettre les pendules à l’heure. Il m’aidera certainement dans ma réflexion quant à l’Islam. Ce dont je vous reviendrai plus tard.

Voici quelques extraits qui m’ont frappé:

Dieu change mais non! Il est Tout. Simplement, la relation qu’il établit avec l’homme se modifie en effet. Et le point ultime de cette aventure de « Dieu avec l’homme » sera évidemment l’incarnation de Jésus-Christ., qui n’est pas un événement radicalement. Nouveau, mais qui pousse jusqu’à l’extrême cet accompagnement, jusqu’à une union dorénavant indissociable. (…)

De plus, dans la mesure où nous parlons d’amour, nous impliquons la liberté. Car il n’y a aucun amour sous la contrainte ou par la force, l’amour suppose une liberté, et on ne peut jamais interpréter les commandements comme un « Tu dois aimer… ». Dieu, le Libre par excellence, sait mieux que nous encore qu’il. N’y a aucun amour obligé. Le « commandement » : « . Tu aimeras… » est certes la présentation d’un devoir mais surtout d’une promesse: viendra le temps où tu pourras aimer en vérité.

De nouveau, nous voyons l’infinie différence entre les deux livres. Dans le Coran où il n’est pas question d’amour, nous sommes en présence d’un devoir et d’une soumission illimités, comme peine de l’Enfer. Islam, soumission, et cette soumission est toute entière résumée dans le Coran. Ainsi le livre judéo-chrétien est celui d’une promesse et d’une ouverture de liberté, le livre du Coran est celui de la contrainte et du définitif. Si pour nous, en effet, Jésus-Christ est venu une fois pour toutes, pour notre salut, la révélation du Coran est: une fois pour toutes sans possibilité de retour en arrière ni espérance d’un salut (que nous ne méritons pas). Et l’opposition est d’autant plus grande quand nous songeons que d’un coté Dieu a parlé et s’est tu, de l’autre, Dieu continue à se révéler et à parler au croyant et à son Église, au cours de l’histoire. (…)

Il est celui qui attend constamment un retour vers lui, un élan d’amour. Et que l’on ne dise pas qu’il s’agit d’un anthropomorphisme grossier. Ceux qui pensent ainsi ont encore cette conception tout à fait anti-biblique du Dieu Éternel, Impassible, Souverain, Juge, et ils oublient le simple fait de l’Incarnation, la souffrance de Dieu. Donc , là encore, incompréhensible pour l’islam, car il y a un monde de différence entre Allah le Miséricordieux et Compatissant, et puis IHWH, non moins souverain, mais qui se met à la place de celui qu’il a créé (non pour le juger comme dit le Coran) pour être son vis-à-vis dont il ne peut se passer puisque, il est amour, et qu’il lui est indispensable d’avoir en face de lui qui aimer – et celui là, amour également (puisqu’il a été crée à son image et à sa ressemblance), destiné à aimer, qu’il a aimé le premier! (…)

Il y a des ressemblances de MOTS entre la révélation biblique et l’islam qui cachent la différence fondamentale. Il est question. De Dieu, de tout-puissant, d’un SEUL Dieu , créateur, d’Esprit, de péché, de jugement suivi d’une résurrection, le tout contenu dans un livre révélé… Tout cela conduit évidemment à considérer qu’il y a une grande proximité avec la Révélation biblique.

Il faut revenir sans cesse au fait que c’est Jésus-Christ qui nous empêche d’identifier l’attitude biblique et l’attitude islamique. (…) Parce que la présence ou l’absence du Seigneur Jésus-Christ change du tout au tout le contenu de ces notions mêmes. La Bible, à l’encontre du Coran, nous parle d’un Dieu d’Amour, en qui le Père et le Fils s’aiment d’un amour éternel, d’un Dieu qui a choisi d’exercer sa toute-puissance transcendante dans l’extrême abaissement et l’extrême proximité de l’amour; d’un dieu dont la révélation dans l’histoire s’opére non par des mots, non par un livre fait d’avance, mais par une rencontre personnelle, avec une personne.

Jacques Ellul, Islam et judéo-christianisme, Presses Universitaires , Paris, 2004, ISBN-10: 2130542158

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