« Florida Authentica » un guide différent | Sur le livre électronique, un commentaire rapide

J’ai acheté hier un livre électronique sur Amazon. Un guide sur la Floride  » Florida Authentica: Your field guide to the unique, eccentric, and natural marvels of the real Sunshine State« . Très intéressant livre d’un ancien journaliste du Palm Beach Post. Guide constitué à partir d’articles qu’il avait rédigés souvent à la suite de suggestions de lecteurs. Dans le genre trésors les mieux cachés. Ron Wiggins raconte et décrit ses visites. C’est une lecture différente des guides touristiques. Une idée du contenu. Allez voir plus bas.

C’est un recueil de chroniques révisées et mises à jour. Un peu comme si Foglia publiait ses textes sur ses excursions. Avec une bonne dose d’humour et d’autodérision. Très intéressant, dis-je.

Le livre papier se vend une quinzaine de dollars; le livre électronique, 2,96$. C’est un prix correct.  Je n’aurais sans doute pas acheté le livre à ce prix et le faire livrer, mais comme le prix me semblait juste, je l’ai acheté et téléchargé.

Pour faire suite à mon article Le livre, manquer le bateau numérique?  puis-je ajouter un grain de sel. Pour créer une vague de lecture, messieurs les éditeurs,  vendez à juste prix et les lecteurs vous suivront. Pas de piratage si le prix est juste. L’idée c’est de lire le livre qu’on veut au moment qu’on veut…

 

Sujets traités

Big Cypress National Preserve
Wild Orchids of the Fakahatchee Strand
Peace River Pleistocene
Corkscrew Swamp
Tubing the Ichetucknee
Manatee Roundup on the Homosassa
Biking Lake Okeechobee’s Dike
Snorkling Biscayne Reef National Park
Rainbow Springs
Canaveral National Seashore Park
Everglades National Park Shark Valley
Jonathan Dickinson State Park
Ding Darling National Wildlife Refuge
Dolphin Research Center
Hawk’s Cay Dolphin Encounter
Florida Caverns and THE Bat
Camp O’Leno State Park
Inverted Canoeing on the Wekiwa
Grassy Waters Preserve
Descent into Gainesville’s Devil’s Millhopper
Fishing Lake Okeechobee
Wakulla Springs
Gold Head Branch State Park
Billie Swamp Safari
Cross Creek: Cracker Lit 101
Fernandina’s Fort Clinch
U.S. 27 – Florida’s Route 66
Edison Museum and Garden of Doom
Salvador Dali Museum
Daytona Bike Week Annual Rumble
Bok Singing Tower
Key West & the Juice Bar Epiphany
Key West Juice Bar Rings a Bell
St. Augustine’s Castillo de San Marcos
Homestead’s Coral Castle
Florida’s Tallest Coaster Plunge
The Flora-Bama Lounge
Pensacola’s Museum of Naval Aviation
Morikami Museum and Japanese Gardens
John and Mable Ringling Museum of Art
Palm Beach’s Flagler Museum
Vizcaya, Coconut Grove and Art Deco
Stephen C. Foster Memorial
Hugh Taylor Birch State Park
Wakulla Springs
Gold Head Branch State Park
Billie Swamp Safari
Cross Creek: Cracker Lit 101
Fernandina’s Fort Clinch
U.S. 27 – Florida’s Route 66
Edison Museum and Garden of Doom
Salvador Dali Museum
Daytona Bike Week Annual Rumble
Bok Singing Tower
Key West & the Juice Bar Epiphany
Key West Juice Bar Rings a Bell
St. Augustine’s Castillo de San Marcos
Homestead’s Coral Castle
Florida’s Tallest Coaster Plunge
The Flora-Bama Lounge
Pensacola’s Museum of Naval Aviation
Morikami Museum and Japanese Gardens
John and Mable Ringling Museum of Art
Palm Beach’s Flagler Museum
Vizcaya, Coconut Grove and Art Deco
Stephen C. Foster Memorial
Hugh Taylor Birch State Park
Central Florida’s Fantasy of Flight
John Gorrie Ice Museum
Sun ‘n Fun Experimental Aircraft Fly-in
Ah-Tah-Thi-Ki Seminole Museum
Warbird Restoration Museum at Cape Canaveral
Miami’s Monkey Jungle
Cypress Gardens: 1936 – 2009
Lake Wales Spook Hill Spoof

 

Gastronomie et Truite

Belle surprise ce matin. Le facteur me livre un livre. Une de mes photos a en effet été publiée dans un superbe livre de recettes. Gastronomie et truites de Jacques Juneau. Éditions du Sommet. Bien beau livre!
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Ceci est la photo en question. Prise en Acadie sur la falaise du Cap Lumière. M Juneau prenait une photo du résultat de sa recette de coquille St-Jacques. Le photographe photographié. On a échangé par la suite et je lui offert cette photo.

L’expérience de lire avec un Kindle

Cet article est un complément à celui que j’ai publié cet automne sur les livres numériques.

Je me suis procuré dans un Walmart américain un Kindle Touch pour 100$.

Le Kindle est la liseuse de référence. J’avais lu les rapports et les évaluation et d’une manière générale on y soulignait la clareté de l’écran, du fait que « l’encre électronique » permet une lecture aisée en plein jour au soleil, celle qui se rapproche le plus de la lecture du livre papier. Michel Tremblay y vantait le mérite de pouvoir agrandir les caractères. Tout cela est vrai!
J’aime!
Le Kindle est le la taille d’un petit livre de poche. Un petit livre qui contient beaucoup de livres électroniques.

J’y lis la Chute des Géants de Follett. Comme hier Éliane venait de terminer son livre papier, je lui ai prété mon Kindle sur lequel j’avais déposé quelques bonnes bios dont celle de Guy Mauffette * qu’elle vient de débuter. J’ai poursuivi ma lecture sur mon ipod sur lequel la lecture au soleil est un peu plus difficile.

 

On dépose les livres en format mobi ou pdf:

  • en utilisant le « store » de Amazon (achat en ligne ou envoi d’un document par courriel à son compte Kindle. Cette méthode permet la synchronisation de sa lecture sur tous ses appareils.
  • En connectant le Kindle sur un ordinateur et en y copiant les documents (le logiciel Calibre est absolument génial pour ce faire).
  • La charge de l’appareil tient le coup des semaines. Après deux semaines, pas eu besoin de charger.
  • À 100$ il y a de la publicité mais le Kindle n’est disponible qu’aux USA. Remarquez que cette publicité n’est pas du tout gênante (un bandeau en bas de l’écran de menu et une page pleine lorsque l’appareil est éteint. Aucune publicité lors de la lecture. Remarquez qu’il est possible d’enlever cette pub en payant une quarantaine de dollars à Amazon ou en craquant le système…
  • La lecture est très facile. La navigation se fait bien. Il y a  bien parfois un flash quand on tourne les pages, mais ce n’est pas du tout irritant.
  • Il faut évidemment un éclairage pour lire à l’intérieur, comme pour un livre.
  • On en voit beaucoup sur la plage.

Fascinant!

En résumé, le Kindle tient ses promesses. La lecture est aisée même sous forte luminosité. Le contraste est très bon et il n’y a pas de reflets.

* Luc Dupont, Guy Mauffette. Le Laboureur d’ondes. Portrait de siècle avec homme de radio. Québec, MultiMondes, 2005

Le livre, manquer le bateau numérique?

Il y avait, il n’y a pas si longtemps, très peu de livres numériques en français. Mais la vague arrive.

Le Devoir publie un excellent cahier spécial ce week-end sur le sujet. Les éditeurs québécois cherchent de plus en plus à être présents sur ce marché.

Mais il y a un os.

Depuis quelques semaines je ne cesse d’en découvrir de nouveaux livres disponibles sur le Web. Un peu comme du temps de Napster pour la musique, il y a quelques sites francophones qui répertorient et distrtibuent des livres numériques (teamalexandiz.org, ebooks-gratuit.com). Ce qui frappe ce sont ces sites privés présentant des collections de milliers de livres numérisés. Les adresses ne sont pas directement répertoriées par les Google de ce monde, mais pour peu qu’on soit habile, on les découvre facilement.

On y gère les livres avec un logiciel extraordinaire Calibre qui permet de répertorier, de convertir dans le bon format de sa liseuse et même de lire sur son ordi. On publie sa collection de livres numériques avec un autre logiciel gratuit, Calibre2opds qui crée ces magnifiques planches qu’on peut mettre en ligne. On lira ces livres sur le Kindle (combien j’aime le Touch que je me suis procuré par cher aux USA), le Kodo mais aussi sur le iPad, le iPod Touch .

Ces bibliothèques sont entreposées dans les espaces publics de DropBox . Ce n’est pas très difficile de trouver les liens pour ces collections avec un peu d’imagination. Par exemple, Google me pointe vers un message facebook qui répertorie une dizaine de collections…

On y trouve des milliers de livres, des classiques du domaine public, des romans pour ados, du chick-lit et de très bons livres très récents. On y trouve Druon (Les Rois Maudits), beaucoup de Ken Follett (dont le tout dernier « la Chute des géants » qui n’est même pas disponible encore sur amazon.ca), plusieurs Kathy Reichs et plusieurs Québécois ( Sénécal, Pellerin, Brouillette ) .

Si pour le disque on distribuait un mp3 qui n’était pas bloqué, pour le livre l’approche est différente. Dans le marché « des livres piratés » on ne cherche pas toujours à briser la serrure numérique d’un livre acheté. Non, dans beaucoup de cas, le livre « papier » est scanné avec un logiciel de reconnaissance des caractères. On se trouve à rééditer l’oeuvre.

C’est malheureux, mais le livre, l’industrie du livre, est en train de manquer le bateau. On fête le ipod  après dix ans d’une révolution pour l’industrie du disque. Le mp3 à 99 cents a tout changé. Pour le livre cette révolution n’a pas eu lieu. Les livres numériques ont chers. Souvent il n’y a qu’un rabais d’environ 30% sur l’édition papier pour un livre qu’on lira une fois et qu’on ne pourra prêter, ni donner, ni revendre… Certains éditeurs ont compris qu’en offrant un produit différent plus ciblé, il y retrouveront une clientèle différente ( Ulysse, l’éditeur des livres voyages, offre l’acquisition d’une partie seulement d’un guide, par exemple le Maine, sans avoir à acheter toute la Nouvelle Angleterre).

Fondamentalement, les achats de livres numériques sont plus proches de la location: le livre imprimé peut être lu, puis prêté oui et même revendu. On peut livre un livre numérique mais pas question de le prêter ou de le revendre.  Le modèle actuel est plus proche de celui du club vidéo où on louerait un film pour le même prix que l’achat…

Le marché du livre numérique devrait être revu et la tarification ajustée. Je suis prêt à payer 5$ pour le fichier barré, mais pas 20$.

En attendant le marché du livre pourrait manquer le bateau du numérique…

Mise à jour 21 mai 2012

Lire sur un ipod ou « tout lu sur la plage »

Foglia nous entretient ce matin de son expérience de lecture avec un ipad. J’utilise depuis un bout de temps mon ipod pour lire romans, journaux, etc.
Lorsque nous étions en vacances le mois dernier, Éliane a terminé un peu trop rapidement les livres apportés. Panne de livres…
Je lui ai ainsi proposé mon ipod touch et après une recherche sur le Web, elle a commencé et terminé de lire la bio d’Alice Parizeau.
En effet on trouve toute son oeuvre dans la banque littéraire de l’UQAC. Après son décès, son mari, Jacques Parizeau, a permis au professeur Jean-Marie Tremblay d’offrir gratuitement l’ensemble des livres qu’elle avait écrit.
J’ai converti les fichiers rtf en fichiers pub avec le logiciel gratuit Calibre qu’on peut lire avec l’application iBooks (le transfert se fait en utilisant iTunes). [On aurait pu aussi m’envoyer le fichier par courriel et l’ouvrir dans le ipod avec l’application Stanza.]


Lire sur la plage un itouch est donc possible! Les preuves sont faites… Beaucoup de pages donc. L’écran est suffisamment lumineux pour bien lire.
Je déplore l’absence des livres récents à prix raisonnable. Il est inacceptable qu’on nous vende un livre numérique au même prix que la version papier. Le livre papier, on le lit, puis on le prête ou on le revend; on peut l’emprunter à la bibliothèque. Le numérique devrait être vendu à un prix inférieur à la version de poche. Il y a un formidable marché. Les éditeurs devraient s’y mettre!
Bonne lecture!

12 hommes rapaillés

Quel beau CD j’écoute ces jours-ci. 12 Hommes rapaillés chantent Miron. 12 poèmes de Gaston Miron mis en musique par Gilles Bélanger.

Miron est le fondateur des éditions de l’Hexagone (ils étaient six) qui a édité mon poète de fils.

J’ai parcouru la bio de Miron ( Gaston Miron : le forcené magnifique  par Yannick Gasquy-Resch ) que j’ai bien aimé. J’y ai appris que Miron a supporté le poète et éditeur anglo Antonio d’Alfonso mon partner à Loyola/Concordia et dans un projet Perspectives-Jeunesse que j’avais organisé avec Éliane.
Beau CD acheté sur Itunes. Textes à  peine mis en forme mis en musique par Bélanger. Atmosphère calme, folk. Unité de son même si chantés par une grande diversité :Rivard, Séguin, Plume, Corcoran, Lavoie, Flynn, Vallières, etc.
J’ai retrouvé le texte des poèmes sur Internet pour les chansons. Les voici: Continuer la lecture de « 12 hommes rapaillés »

« Le Rire de Jésus » de Jasmin

Claude Jasmin vient de publier un autre roman: Le Rire de Jésus. On a retenu une de mes photos de l’auteur pour la fiche bio.

Photo Marc Barrière

Le roman présente le récit d’un ami d’enfance de Jésus, devenu commerçant,  qui a eu , à plusieurs reprises, à répondre au « suis moi! » de Jésus. La démarche ici racontée est bien personnelle. Jasmin s’est bien documenté si bien que je ne crois pas que croyants et incroyants tireront sur lui à boulets rouges. Je ne crois pas non plus que le livre laissera les gens indifférents pour autant!

Vous pouvez écouter les  commentaires de Philippe Bonicel (pasteur de l’église de l’Île Jésus) sur « Le Rire de Jésus » qu’il aura pu lire tapuscrit.

[audio:http://www.egliseilejesus.org/etudes/2009-04-26-p2.mp3]

« Le Rire de Jésus » est publié aux éditions Marcel Broquet, ISBN 978-2-923715-04-9

Sur les fonctionnaires

Jean Laliberté, le conjoint de Ginette Garon, mon ancienne patronne et toujours amie, publie aux Éditions le Septentrion ces jours-ci un ouvrage intitulé Les Fonctionnaires : Politique, bureaucratie et jeux de pouvoir. Ça semble prometteur!
Voici le communiqué:

Les Fonctionnaires : Politique, bureaucratie et jeux de pouvoir
Jean Laliberté

Des employés paresseux, en congé perpétuel, jouissant de salaires et d’avantages sociaux qui ne sont pas toujours à la mesure de leurs compétences; des travailleurs inefficaces, protégés par la sécurité d’emploi.

Voilà quelques-uns des préjugés qu’entretiennent la plupart des gens à l’endroit des fonctionnaires. Mais connaît-on vraiment la nature de leur travail? À la fois politique et administrative, la fonction publique est chapeautée par deux groupes de dirigeants, les ministres et les hauts fonctionnaires, qui possèdent des systèmes de valeurs et des objectifs différents. Rien ne se passe donc comme ailleurs dans un tel contexte. Les fonctionnaires sont entraînés malgré eux dans le jeu politique au cœur de la culture organisationnelle.

Après avoir décrit les particularités de la fonction publique et les incohérences de son fonctionnement, Jean Laliberté dévoile les vraies règles du jeu, les stratégies des gagnants, les talents qu’il importe de maîtriser, les tactiques utilisées et les pièges qui doivent être évités par les fonctionnaires qui veulent réussir ou simplement survivre dans ce milieu.

L’ouvrage intéressera bien sûr ceux qui travaillent dans la fonction publique ou qui y ont travaillé, mais aussi ceux qui traitent avec elle : les citoyens.

Jean Laliberté est détenteur d’une maîtrise en sciences politiques, option administration publique (Université Laval, 1968) et est un ancien élève de l’École nationale d’administration (Paris, 1971). Il a fait carrière dans la fonction publique. Il a notamment travaillé pour plusieurs ministères et organismes, y compris le Conseil du trésor, le ministère du Conseil exécutif et le ministère des Finances, tant à Ottawa qu’à Québec. Après 35 années dans le secteur public, il a terminé sa carrière au sein d’une grande société québécoise de services-conseils.

En librairie le 24 février : Les Fonctionnaires, Jean Laliberté, Septentrion, 264 pages, 19.95$, ISBN 978-2-89448-568-2.

Jacques Ellul – Islam et judéo-christianisme

Jacques Ellul figurait dans les lectures obligées de l’un de mes cours à Concordia dans les années 1970, Propagande. Je me souviens avoir été surpris, m’intéressant au Christianisme une dizaine d’années plus tard, d’apprendre qu’il était aussi théologien protestant.

J’ai encore une fois été surpris de retrouver le même Ellul comme influence manquante pour Guillebaud dont je vous ai parlé récemment ici. À la Bibliothèque nationale, j’ai mis la main sur un excellent petit bouquin qui a été publié il y a trois ans, une dizaine d’années après le décès de Jacques Ellul. Ellul, philosophe, sociologue, théologien, protestant, de la région de Bordeaux, où il s’est converti dans le temps de la deuxième guerre, il a été dans résistance. Homme intéressant dans son parcours.

Dans Islam et judéo-christianismes, Ellul aborde les trois grands «piliers du conformisme» des Chrétiens par rapport aux Musulmans. Trois grandes idées qui sont courante aujourd’hui: les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans sont tous des fils d’Abraham, des monothéistes qui pratiquent une religion du Livre. Il s’efforce de démontrer le contraire.Jacques Ellul dénone ici l’ambiguïté stérile de rapprochements trop rapides entre le christianisme et l’islam

Ce petit livre est fort intéressant et permet de remettre les pendules à l’heure. Il m’aidera certainement dans ma réflexion quant à l’Islam. Ce dont je vous reviendrai plus tard.

Voici quelques extraits qui m’ont frappé:

Dieu change mais non! Il est Tout. Simplement, la relation qu’il établit avec l’homme se modifie en effet. Et le point ultime de cette aventure de « Dieu avec l’homme » sera évidemment l’incarnation de Jésus-Christ., qui n’est pas un événement radicalement. Nouveau, mais qui pousse jusqu’à l’extrême cet accompagnement, jusqu’à une union dorénavant indissociable. (…)

De plus, dans la mesure où nous parlons d’amour, nous impliquons la liberté. Car il n’y a aucun amour sous la contrainte ou par la force, l’amour suppose une liberté, et on ne peut jamais interpréter les commandements comme un « Tu dois aimer… ». Dieu, le Libre par excellence, sait mieux que nous encore qu’il. N’y a aucun amour obligé. Le « commandement » : « . Tu aimeras… » est certes la présentation d’un devoir mais surtout d’une promesse: viendra le temps où tu pourras aimer en vérité.

De nouveau, nous voyons l’infinie différence entre les deux livres. Dans le Coran où il n’est pas question d’amour, nous sommes en présence d’un devoir et d’une soumission illimités, comme peine de l’Enfer. Islam, soumission, et cette soumission est toute entière résumée dans le Coran. Ainsi le livre judéo-chrétien est celui d’une promesse et d’une ouverture de liberté, le livre du Coran est celui de la contrainte et du définitif. Si pour nous, en effet, Jésus-Christ est venu une fois pour toutes, pour notre salut, la révélation du Coran est: une fois pour toutes sans possibilité de retour en arrière ni espérance d’un salut (que nous ne méritons pas). Et l’opposition est d’autant plus grande quand nous songeons que d’un coté Dieu a parlé et s’est tu, de l’autre, Dieu continue à se révéler et à parler au croyant et à son Église, au cours de l’histoire. (…)

Il est celui qui attend constamment un retour vers lui, un élan d’amour. Et que l’on ne dise pas qu’il s’agit d’un anthropomorphisme grossier. Ceux qui pensent ainsi ont encore cette conception tout à fait anti-biblique du Dieu Éternel, Impassible, Souverain, Juge, et ils oublient le simple fait de l’Incarnation, la souffrance de Dieu. Donc , là encore, incompréhensible pour l’islam, car il y a un monde de différence entre Allah le Miséricordieux et Compatissant, et puis IHWH, non moins souverain, mais qui se met à la place de celui qu’il a créé (non pour le juger comme dit le Coran) pour être son vis-à-vis dont il ne peut se passer puisque, il est amour, et qu’il lui est indispensable d’avoir en face de lui qui aimer – et celui là, amour également (puisqu’il a été crée à son image et à sa ressemblance), destiné à aimer, qu’il a aimé le premier! (…)

Il y a des ressemblances de MOTS entre la révélation biblique et l’islam qui cachent la différence fondamentale. Il est question. De Dieu, de tout-puissant, d’un SEUL Dieu , créateur, d’Esprit, de péché, de jugement suivi d’une résurrection, le tout contenu dans un livre révélé… Tout cela conduit évidemment à considérer qu’il y a une grande proximité avec la Révélation biblique.

Il faut revenir sans cesse au fait que c’est Jésus-Christ qui nous empêche d’identifier l’attitude biblique et l’attitude islamique. (…) Parce que la présence ou l’absence du Seigneur Jésus-Christ change du tout au tout le contenu de ces notions mêmes. La Bible, à l’encontre du Coran, nous parle d’un Dieu d’Amour, en qui le Père et le Fils s’aiment d’un amour éternel, d’un Dieu qui a choisi d’exercer sa toute-puissance transcendante dans l’extrême abaissement et l’extrême proximité de l’amour; d’un dieu dont la révélation dans l’histoire s’opére non par des mots, non par un livre fait d’avance, mais par une rencontre personnelle, avec une personne.

Jacques Ellul, Islam et judéo-christianisme, Presses Universitaires , Paris, 2004, ISBN-10: 2130542158